Savary de Mauléon était un
seigneur important puisqu’il possédait rien moins que la région qui avait
été la vraie capitale de l’Angleterre sous Richard I de Talmondais
(n’oublions pas que Richard Coeur de Lion appréciait tellement les
parages de l’abbaye de Lieu-Dieu que, quand il dut aller en Angleterre
prendre possession de son royaume, il ne parlait pas anglais). Selon Caron[1]d’après
M. Lecointre-Dupont, Jean sans Terre aurait octroyé à Savary le droit de
monnayage en 1209, confirmé le 31 août 1215 avec droit de frapper des
monnaies à perpétuité, avec libre circulation dans le duché
d’Aquitaine. Savary est un personnage
dont la fidélité a pu fluctuer entre le roi de France et le roi
d’Angleterre. Toutefois il nous intéresse aussi car, Jean sans Terre
n’ayant pas à notre connaissance frappé de monnaie pour ses possessions
en France, le monnayage de son vassal Savary est le seul que l’on
puisse classer à ce roi. Savary, outre le Talmondais
était seigneur de nombreux fiefs dans la région, comme Chatelaillon, en
Aunis, tenait parfois La Rochelle et Niort, dont proviennent plusieurs des rares
monnaies que l’on a retrouvées de lui. Deux séries de monnaies, à
lui attribuées, nous sont connues. La première, à légendes « IISLEO
CIVI », proche des deniers de Saintes, avec trois croisettes au revers,
ne nous intéresse pas aujourd’hui. La seconde, à légende MET/ALO, ne
provient probablement pas de Melle, mais de différents ateliers. La monnaie que nous
présentons porte au droit, autour de la croisette centrale, la légende
« + SAVARICVS » ; et au revers MET/ALO entre une croisette et un
croissant. C’est cette dernière combinaison qui était inconnue et qui,
pour hypothèse, pourrait caractériser un atelier comme La Rochelle. ---------- Un demi-blanc au quadrilobe de Jean V de Bretagne
pour Vannes Dans le Bulletin de la Société française de numismatique
de septembre 2003 Y. Loyer et Y. Jézéquel signalent la découverte d’un
demi-blanc au quadrilobe de Jean V de Bretagne pour l’atelier de
Vannes. Cette pièce, dont l’existence était pressentie, manquait aux
séries monétaires de ce duc[2]. [1] Etienne Caron, Monnaies féodales françaises, Paris, 1882. [1] D. Cariou et G. Salaün, «Panorama du
monnayage de Jean V, d’après les découvertes récentes», ASBNH 1999, p. 22-47. |